Grand Dieu merci ________________ Chanson terminée par Georges Brassens le « lundi 24 décembre 1945 » (Date mentionnée par l'auteur sur le manuscrit original). Dans un autre manuscrit, Brassens a utilisé un prénom différent il a remplacé «Myrthie» par «Betty» Musique librement inspirée du refrain de "Bonsoir Clara" de M. Sardou Un beau matin, de mon village Je suis parti Pour gagner l' prix de mon mariage Avec Myrthie. Ell' m'a promis d'être bien sage, D'être fidèle et elle a mis Force baisers dans mes bagages, Grand Dieu merci. Je n'ignor' pas que, dans l' village, J'ai cent amis Prêts à m' donner ce témoignage Avec Myrthie. Je n'ignor' pas qu' sous les branchages Ils lui diront des mots hardis Mais ça s'arrêt ‘ra au corsage, Grand Dieu merci. D'ailleurs moi-même, dans le village, Je m' suis permis, Lorsque pour un très long voyage Ils sont partis, Aimablement sous les branchages D' conter fleurette à leurs chéries. Chacun son tour de braconnage, Grand Dieu merci. Mais ce matin, de mon village. On m'a écrit Que, fatiguée de son veuvage, Ma p'tit' Myrthie S'était donnée en mariage À une espèce de mercanti Riche, et faisant trois fois son âge, Grand Dieu merci. Être cocu, c' n'est pas dommage Par un ami, Mais par un vieillard sans plumage C' n'est pas permis. J'ai bien souffert et, dans ma rage, J'aurais voulu me pendre aussi. Mais je n'ai pas trouvé de cordage, Grand Dieu merci. Quand j' reviendrai dans mon village Le cœur pétri, Je reverrai ma mie volage Sans son mari. Et le cocu, je m'y engage, Le vrai cocu, ce sera lui. Ce sera lui et sans ambages, Grand Dieu merci.